Présentation de la clinique

Quelque part en France, perdu dans la campagne, dans une froide et pluvieuse région, peut-être la Normandie.

"La clinique Larmenval, du nom de son fondateur, est quasiment inconnue du grand public. En effet, non seulement elle n'accueille que peu de patientes, mais aucune, à ma connaissance, n'en étant jamais sortie, sa réputation stagne par la force des choses. Il est cependant facile d'y accéder, comme dans n'importe quelle clinique, il suffit d'être une fille, d'être internée, de force ou de son plein gré, dans un autre hôpital et d'être transférée ici. Ou il se peut que votre mère, que votre grand frère, ou que votre grand-mère vous confie à la fondation, prétextant qu'elle est de plus en plus inquiète par votre attitude. Ou il se peut que vous vous y présentiez vous-même, vous-même étant de plus en plus inquiète.

Bizarrement, aucune patiente ne vient ici directement après que l'Etat l'aie jugée à lier, un peu comme si l'Etat n'avait pas connaissance de la clinique, ou comme s'il ne la trouvait pas présentable, un peu comme si elle était illégale.

Vous pouvez aussi être une Néko. Si le grand public ne connaît pas l’existence des Nékos, c'est parce qu'en réalité le gouvernement français ne veut pas d'elles ! et n'a jamais voulu d'elles ! ainsi, parfois certaines d'entre elles, capturées dans la forêt ou élevées en captivité chez des collectionneurs finissent ici, lorsque leur propriétaire est devenu las, (ou que la Néko s'est mise à réellement ne plus tourner rond).

Vous pouvez également vous y retrouvez simplement parce que vous avez postulé pour y travailler. Il y a là-bas une dizaine d'infirmières et une femme de ménage. Sans doute un ou deux psychologues, et un cuisinier aussi.

Vous pouvez enfin y séjourner parce que vous en êtes le Directeur. C'est actuellement "monsieur Baptiste" le directeur. Le premier était appelé Larmenval, le deuxième Sartre, et maintenant le troisième s'appelle Baptiste. La clinique a donc du être fondée au début du XXème siècle. M. Baptiste est réputé pour son coeur de pierre. Il n'a aucune compassion. Il possède un certain charisme, en tout cas beaucoup de confiance en lui, et il est réputé pour son penchant aux vices, plus particulièrement au sadisme. Il est riche, car ce poste, auquel ils sont nommés à vie, est très bien rémunéré. C'est un homme très mystérieux et je ne sais presque rien sur lui.

Ce que je sais de source sûre, en revanche, c'est qu'ici les infirmières torturent les patientes. Les pires sévices leur sont infligés, c'est une pression perpétuelle qu'on exerce sur elle. Quand on ne les plonge pas de force dans des bains d'eau froide, quand on ne les lobotomise pas, quand on ne les viole pas, elles sont en permanence surveillées, presque tout leur est interdit ou confisqué, et elles sont constamment insultées. Moi, je suis ici, en train de ruminer tout ça dans ma 4L, parce que je n'ai plus de nouvelle de ma soeur Emilie depuis son transfert en 2008. J'ai glané durement ces informations, et j'ai peur qu'il ne m'arrive malheur. Cette clinique est remplie de zones d'ombres. Elle est atroce. Je ne comprends pas, qui l'a crée ? Dans quel but ? Pourquoi tant de haine ? Est-ce de la méchanceté gratuite ? Qui finance tout ça ? Pourquoi personne n'en parle ??"

Ainsi pensait Rosalie, quand elle entendit un grand BANG BANG. Elle vit d'étranges et de jolies couleurs, tout lui parut plus rouge, puis elle s'effondra, sa cervelle coulant doucement sur le tissu bleu de la banquette arrière.